Discours de Madeleine, présidente de l’OVO
Aujourd’hui, j’ai 20 ans et on fête mon anniversaire, je suis un peu ému et, à la fois, fier de voir le chemin parcouru.
Quand je regarde dans le petit rétroviseur de mon passé, j’aperçois encore, de loin, la dizaine de musiciens qui se sont retrouvés un soir de décembre mil-neuf-cent-y’a-vingt-ans, pour m’imaginer et me donner vie… Et, ce soir-là, ils se sont dit qu’à dix, ils n’allaient pas faire grand-chose, alors ils se sont donné un peu de temps, quelques semaines tout au plus. Et puis, ils ont battu la campagne et ils sont revenus, tous, avec des copains, des copains de copains, des musiciennes et des musiciens, des « qui-avaient-raccrochés », des « qui-voulaient-bien-essayer » et d’autres encore « qui-étaient-partants-pour-l’aventure ». Ils ont d’abord été quinze, puis vingt, trente et puis cinquante…
Et ça fait 20 ans que ça dure.
Alors, pendant tout ce temps, beaucoup de musiciens se sont succédés : certains sont venus et repartis… puis ils sont revenus. D’autres sont venus et sont toujours là… Et parmi ceux qui ne jouent plus, il y a ceux qu’on n’oubliera pas et puis tous les autres… qu’on n’oubliera jamais.
Le vendredi, le jour de la répétition, j’ai toujours un peu peur qu’ils m’oublient, qu’ils ne viennent pas, mes musiciens. Surtout les vendredis de juin, quand il fait doux et que les soirées sont longues, je me dis qu’ils ne vont pas se déplacer … ou encore, les vendredis de décembre, quand il fait nuit, qu’il pleut et que le vent est froid, j’ai toujours peur qu’ils préfèrent rester chez eux. Mais non, ils sont là. Fidèles…
Et quand ils arrivent à la répétition, la mine un peu fatiguée de la semaine de boulot et qu’ils se rencontrent, il y a toujours un sourire, une bise, une blague, un geste d’amitié puis les voilà installés, concentrés, prêts à jouer sous la baguette précieuse et patiente des chefs… Souvent, ça va et d’autres fois, à la lecture d’un nouveau morceau, c’est un peu plus compliqué : y’a un couac qui s’envole, une note à côté ou celui-là qui a fini un peu plus tôt et qui regarde les autres, d’un air étonné… Mais après un peu de travail, c’est corrigé. Et ce qu’ils me donnent à entendre, c’est toujours des choses jolies….
Ça fait 20 ans que ça dure.
Mais le mieux dans cet orchestre-là, c’est qu’il sent bon : il sent l’amitié et les sourires, il sent la gentillesse et la tolérance… Il sent bon l’humanité, en somme.
Et, moi, je veux que ça dure encore et encore.
J’ai 20 ans, c’est mon anniversaire et je suis fier d’eux.
Voici l’OVO…
Avec l’Harmonie de Rennes ( OHR)
le chiffre 9 est le fil conducteur , tirer le fil de pelote pour trouver la solution de ce mystère
Jacques Offenbach
Hector Berlioz
Johann Strauss
Michael Jackson
Michel Berger
Michel Jean Legrand